Un endettement excessif et en partie inutile
Lors de la première réunion publique, tenue ce mardi soir 3 mars, salle polyvalente, un public attentif a applaudi chaleureusement les différents colistiers de « Brignac Avenir ». Ceux-ci ont présenté les projets de la liste pour assurer des lendemains plus sereins à la commune que celui promis par ailleurs.
Ouvrant la séance, Henri Jurquet, après avoir remercié les personnes présentes, a parfaitement défini l’état d’esprit de l’équipe qu’il conduit. Il a ensuite présenté ses colistiers, souligné la diversité et la complémentarité de leurs compétences et de leurs expériences. Puis, il a décliné les grandes lignes du programme mis au point au cours de l’année écoulée.
En préambule à la présentation de chacun des projets, il a été fait le point des finances de la commune, au terme des 7 années qu’a duré ce mandat. En effet, il est normal et logique que le citoyen demande, en cet instant, aux uns ce qu’ils ont fait de leurs impôts et aux autres avec que coutent leurs projets et avec quel argent il compte les réaliser.
Avant de répondre à l’une ou l’autre question, il est utile, indispensable de savoir où en sont les finances de la commune.
L’analyse des documents, fournis par le ministère des finances, ainsi que par la trésorerie de Clermont-l’Hérault, permet de constater qu’au 31 décembre 2007, l’endettement de la commune de Brignac est de 666 000 €.
Cet endettement a trois caractéristiques :
- il est trop important par rapport aux possibilités contributives de la population
- il est disproportionné par rapport au regard du projet auquel il correspond, c’est à dire la nouvelle station d’épuration
- son montant est injustifié en l’état actuel.
Disposant d’un report de subventions de 2006, soit plus de 274 000 €, ainsi que d’une dotation complémentaire de 47 000 €, soit 325 000 € au total, la municipalité sortante a emprunté 718 000 € pour une dépense de 703 000 € !
Et, en fin d’exercice, le budget de la station d’épuration accuse un solde positif de 357 000 €, soit la moitié de la somme empruntée !
Une rallonge fiscale à prévoir, si...
D’ou des intérêts inutiles à payer par le contribuable et, dans l’avenir, des annuités de remboursement alourdies. Si ne rembourse pas immédiatement, il faudra augmenter la part communale des impôts, après une première majoration de 8% déjà décidée pour 2008.
En outre, le coût réel de cette station pour la commune est estimé à plus de 408 000 €. Or, pour une unité de même type, sur un terrain trois plus vaste et avec un bassin supplémentaire, réalisée à Neffiès, il en coûte à cette commune 208 000 €, soit près de deux fois moins ! Et cette somme est couverte par la taxe de raccordement de la centaine de maisons de nouveaux lotissements.
A Brignac, où la taxe de raccordement aux réseaux est d’un montant sensiblement équivalent, il faudra donc demander une « rallonge » à tous les contribuables pour compenser la différence.
Enfin l’endettement aurait pu être également en grande partie résorbé grâce à la marge (187 000€) dégagée par la vente des parcelles du lotissement communal de La Paro. Une recette exceptionnelle, qui ne se renouvellera donc pas
En saine gestion, il est judicieux de se désendetter dans les meilleurs délais, quitte à contracter un nouvel emprunt dès qu’un autre projet est réalisable.
Une «réserve » coûteuse et inutile
Cette somme empruntée, et en réserve au début de cette année 2008, a-t-elle été prévue en vue de l’achat du terrain du futur groupe scolaire ? Si, oui, c’est surprenant.
De fait, le conseil municipal sortant, lors de son ultime séance en février dernier, a lancé une déclaration d’utilité sur un terrain de 7 000 m2 pour un montant de 455 000 € H.T.. Or, le propriétaire n’est pas vendeur. On s’achemine donc à terme vers un recours devant le tribunal administratif. Donc en perspective une procédure susceptible de durer.
N’aurait-il été plus sage d’emprunter seulement au moment de la signature du contrat de cession du dit terrain ? A supposer que le dit terrain et cet emprunt soient nécessaires à l’extension de l’école communale. La réponse est deux fois non.
La commune dispose, en effet ,d’un terrain contigu à l'école, occupé par l’atelier municipal. L’achat d’une parcelle pour déplacer celui-ci ne coûtera que quelques milliers d’euros. L’on disposera alors de l’espace disponible pour y construire une classe supplémentaire, une crèche ou une garderie, et agrandir la cour de récréation. Le tout était d’y penser !...